
En nommant un nouveau gouvernement, Emmanuel Macron a souhaité donner un nouvel élan à son quinquennat. J’espère qu’il réussisse dans le redressement de notre pays, tant les chantiers sont nombreux : autorité de l’État, crise économique, urgence sociale et transition écologique.
Si le remaniement était attendu, ce qui compte maintenant c’est le discours de politique générale du Premier ministre pour répondre aux différents défis auxquels la France fait face ainsi qu’aux attentes des Français.
Au regard de ceux-ci, la situation des transports en Ile-de-France ne peut donc qu’inquiéter. Les crises sanitaire et économique ont, en effet, laissé des traces chez « Ile-de-France Mobilités », l’autorité organisatrice des transports dans la région capitale, avec des pertes de 2,6 milliards d’euros.
Malheureusement, en ne proposant que 425 millions d’euros, le gouvernement n’est pas au rendez-vous, contraignant Valérie Pécresse, présidente d’« Ile-de-France Mobilités » à suspendre les versements à la RATP et à la SNCF, et mettant de fait l’autorité organisatrice en situation de cessation de paiement. Cette situation est surréaliste et fait peser sur les voyageurs le risque de devoir assumer cette dérobade du gouvernement.
Alors que le président de la République a fait de l’écologie l’un des « piliers » de la fin de son mandat, il est regrettable que le gouvernement ne l’ait pas traduit en actes en faisant ce que tous les États européens ont fait, à savoir compenser les pertes des opérateurs de transport. Derrière cela se joue aussi des emplois, notamment chez Alstom et Bombardier qui, tous deux, produisent en France et chez qui des commandes franciliennes ont été passées.
Autre sujet d’inquiétude, certaines lignes de métro initialement prévues pour entrer en circulation pour les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris en 2024 ne seront pas prêtes à cause du retard pris pendant la crise sanitaire. Dès lors, il est urgent de compenser intégralement les pertes d’« Ile-de-France Mobilités » pour éviter encore davantage d’ajournements pour lesquels les Franciliens ne manqueraient pas de payer les conséquences dans leurs voyages du quotidien.