La grave crise sanitaire que nous connaissons, a conduit chacun à prendre ses responsabilités. C’est d'ailleurs ce que les députés Les Républicains ont fait en soutenant, quand c’était nécessaire, les mesures du gouvernement et en votant le confinement et l’état d’urgence sanitaire. La situation reste grave, nous le savons, mais nous ne devons pas pour autant nous habituer à un régime d’exception, à un état d’urgence permanent qui donne tous les pouvoirs à l’exécutif, jusqu’à remettre en cause certaines libertés fondamentales… Mais il est une autre liberté dont je mesure la restriction en tant que députée ; c’est celle pour l’Assemblée nationale d’exercer ses prérogatives. Malheureusement, et c’est un phénomène préoccupant, de plus en plus souvent, le gouvernement choisit de restreindre les possibilités d’expression démocratique. Depuis 2017 les procédures accélérées et simplifiées qui permettent de réduire le temps d’examen des projets de loi par le Parlement se sont multipliées. La possibilité d’amendement, droit constitutionnel, a été fortement encadrée. Le recours aux ordonnances est devenu sinon compulsif tout du moins récurrent. Cet exercice très solitaire du pouvoir, toutes écoutilles fermées, d’une majorité qui a pris l’habitude des « deuxièmes délibérations » (on fait revoter sur un article au motif que le premier vote ne conviendrait pas) ne favorise pas l’union nationale. L’union nationale se construit à l’épreuve des faits. Ce n’est pas le chemin pris par le ministre de la santé quand il a vociféré à l’opposition de « quitter l’hémicycle ! ». Un tel comportement, aussi indigne qu’inédit dans l’histoire récente de notre assemblée, témoigne à lui seul du peu de considération accordé par le gouvernement aux représentants de la Nation.
top of page
bottom of page