L’annonce d’un troisième confinement semble n’être plus qu’une question d’heures. Quelques jours tout au plus… En effet, le président de la République s’apprête à prendre la parole pour annoncer un nouveau durcissement des restrictions. Si cette perspective ne fait plus de doute, en revanche, les modalités, elles, restent encore floues.
Pourtant, au-delà de l’acceptabilité par nos concitoyens des mesures restrictives qui chute (47%, contre 93% lors du premier confinement), ces dernières sont lourdes de conséquences pour le moral des Français. Le gouvernement détaille chaque jour le nombre de morts, ou le nombre de personnes en réanimation.
Mais cette approche « chirurgicale » de la crise occulte ce que vivent parallèlement des millions d’entre nous. En effet, la prise en compte des souffrances psychiques reste encore trop timide. L’isolement, l’augmentation des violences conjugales, le sentiment d’abandon des personnes hospitalisées, le non-accompagnement de celles en fin de vie, l’activité partielle prolongée ou encore la détresse psychologique des étudiants sont autant de réalités qu’il faut davantage appréhender. Ce manque de prise en compte dans les décisions gouvernementales interroge.
Autre point frappant, l’absence d’anticipation. Bien qu’Emmanuel Macron ait déclaré l’état de « guerre sanitaire », l’impression persiste que la logistique est péniblement gérée. Pire, rien ou si peu n’a été fait pour éviter la vague, ou la prochaine crise. Quelles mobilisations matérielle et humaine pour la suite ? Quelle accélération pour former plus de professionnels de santé pour l’avenir ? Quels moyens pour l’hôpital ? « Gouverner c’est prévoir » et toutes ces questions démontrent que l’on gère plus que l’on ne gouverne.
La crise sanitaire a certes démontré que des investissements sont nécessaires pour remettre à niveau l’hôpital français et la recherche, mais elle a aussi mis en lumière l’urgence pour notre pays de mieux se préparer et d’anticiper.
A ce jour, force est de constater que le gouvernement nous semble plus avoir la tête dans le guidon que le regard vers l’horizon…