L’information est passée presque inaperçue cette semaine : la commission d’enquête parlementaire sur la gestion du Covid-19 a en effet rendu son rapport après six mois de travaux, ponctués par 56 auditions.
Celui-ci dénonce le manque d’anticipation des autorités sanitaires et le défaut de pilotage pendant la crise : les lourdeurs bureaucratiques, les défaillances sur les masques et équipements individuels de protection ou encore l’organisation hospitalo-centrée… Autant de carences qui ont entraîné une gestion chaotique de la situation.
Certes, l’exécutif ne porte pas seul la responsabilité du désarmement de l’État face au risque pandémique. La baisse des stocks stratégiques a ainsi débuté dès 2012, mais les mauvais choix gouvernementaux ont conduit à une surmortalité par rapport à nos voisins. La France est ainsi au 4ème rang des pays les plus touchés avec 727 décès par million d’habitant, contre 170 en Allemagne.
Pourtant, la majorité gouvernementale a préféré balayer les conclusions et les recommandations du rapport en ne souhaitant pas participer au vote. Cette attitude n’est pas responsable car il y a là matière à tirer des leçons pour l’avenir.
Le gouvernement a désormais l’opportunité de faire siennes les recommandations des députés. Mais le voudra-t-il, tant le dogmatisme a commandé à ses choix jusqu’à présent ?
Par ailleurs, Les Républicains, en faisant adopter cette semaine une résolution proposant d’organiser une campagne de dépistage avant et après les fêtes, ont tendu la main à la majorité. Il appartient là aussi au gouvernement de traduire ce vote dans les actes pour préparer dès maintenant le déconfinement et réduire le risque de troisième vague.
Une occasion pour faire preuve d’anticipation, anticipation qui a cruellement manqué jusqu’à présent.