L’Assemblée nationale a eu à débattre cette semaine de la fin de vie et de l’euthanasie. A l’initiative d’un parlementaire et au milieu de huit autres textes à examiner dans la journée, les conditions n’étaient pas réunies pour traiter d’un sujet majeur. Cela a cependant eu le mérite de pointer la mauvaise application de la loi Claeys-Leonetti. Comme l’a rappelé le ministre, le gouvernement l’a reconnu : il faudra donc reprendre le temps du débat. Je veux croire en la prise de conscience gouvernementale. En effet, il y a urgence à mieux accompagner la fin de vie en répondant aux situations de grande détresse qui perdurent. Si les solutions existent, grâce à l’arrêt des traitements et la sédation profonde pour soulager une souffrance, force est de constater que la loi qui les autorise est mal appliquée. En effet, elle permettrait à chaque Français qui le souhaite, une fin sans souffrance. Aussi, avant de bouleverser l’existant, améliorons-le. Le gouvernement s’y est engagé en renforçant l’information des familles (seulement 18% des +50 ans ont donné des directives quant à leur fin de vie), en formant mieux les professionnels de santé et en répartissant efficacement les soins palliatifs sur le territoire. Entre dire ce que l’on veut pour s’éteindre sans souffrance et décider de l’heure de son départ, il y a bien plus qu’un simple écart entre la théorie et la pratique, il y a un monde. Accompagner une personne dans sa fin de vie est une chose, l’aider à mettre fin à ses jours en est une autre. La fin de vie touche à ce qu’il y a de plus intime. L’espoir qu’il y a dans le dernier souffle, c’est l’espoir de partir en paix, sans souffrance. Sur un sujet aussi sensible, il n’y a pas de réponse universelle et le questionnement de nos choix, quels qu’ils soient, doit nous appeler à beaucoup d’humilité et au respect de chacun sur sa manière d’appréhender sa propre mort.
