Rarement l’Assemblée nationale n’aura été autant bafouée que sous le mandat d’Emmanuel Macron. Que ce soit sur la procédure parlementaire – 50% des textes étaient des ordonnances, ce qui permet au gouvernement de se passer de l’avis du Parlement – ou sur la manière de traiter les députés, le gouvernement a fait preuve d’une grande défiance à l’égard du pouvoir législatif.
La méthode de gouvernement, très verticale, est bien loin du « en même temps » qui laissait présager que la démocratie sortirait renforcée par une objectivité de bon aloi. Ainsi, alors que nos concitoyens attendent de l’Assemblée nationale qu’elle incarne un contre-pouvoir à l’exécutif ; celui-ci n’a eu de cesse d’avoir une approche autarcique…
Autre problématique rencontrée par les députés, le manque de connaissance du travail parlementaire. Si on en croit l’étude publiée cette semaine*, seul un Français sur deux connaît son élu et se dit satisfait de son travail. Pour ma part, j’ai tenu à vous informer de mes actualités, que ce soit au travers de publications et de différentes rencontres.
Autre sujet souvent reproché : le manque d’ancrage des parlementaires. On paie là la décision de supprimer le cumul des mandats.
L’une des réponses à cette crise de la représentativité pourrait donc être la possibilité pour les maires d’une petite commune d’être aussi parlementaire. Voire pour les maires d’arrondissement (ces derniers connaissent une double peine : pas de mandat national et pas de pouvoir décisionnaire à Paris). Cela renforcerait l’indépendance des députés vis-à-vis de l’exécutif et des partis, tout en les rapprochant des citoyens et des préoccupations locales.
Malheureusement, exclure d’emblée ces pistes comme le fait le gouvernement restreint toute future réforme dans un catalogue de mesures populistes (réduction du nombre de parlementaires, encadrement des pouvoirs d’amendement, etc.) qui ne résoudront évidemment pas le problème, voire l’aggraveront.
*Les Français et l’Assemblée nationale
