Si la France peut s’enorgueillir de la richesse de son patrimoine et de sa création, une note de la Cour des comptes vient aussi rappeler que des réformes sont plus nécessaires que jamais. Au risque de voir les politiques culturelles s’éparpiller encore davantage.
En effet, les juges de la rue Cambon pointent pêle-mêle une logique de guichet et de droits acquis qui conduisent à un saupoudrage des aides, rendant « de moins en moins lisibles les priorités de la politique culturelle de l’État ». Il ne semble plus y avoir de ligne force dans les actions du ministère, ce que ne masquent pas les grands projets décrétés (Villers-Cotterêts, Grand Palais, etc.).
Plus inquiétant encore, le pilotage du ministère est pointé du doigt, avec un exercice des fonctions de tutelle « insatisfaisant » et une instabilité ministérielle qui accentue les difficultés.
La hausse du budget du ministère de la culture depuis 2017 est à saluer, mais elle ne permet pas de répondre aux problèmes mis en lumière par la Cour des Comptes. L’enjeu pour le prochain gouvernement devra donc être de réorganiser le ministère pour le recentrer sur des objectifs stratégiques. C’est à ce prix que la France pourra retrouver un nouvel élan en matière de politique culturelle.
