En tant que présidente de la mission d'information parlementaire sur la conservation et la restauration de la cathédrale, j'ai auditionné, avec mes collègues députés, les "Compagnons du devoir", association qui forme depuis 1941 de nombreux jeunes à plus de 30 métiers manuels et de l’artisanat. Tous les ans, ce sont ainsi 10 000 jeunes qui bénéficient d’un accompagnement et 6 500 salariés d’entreprises formés.
Pourtant, malgré ces chiffres, force est de constater, et cela nous a été confirmé, qu’il existe une pénurie de compagnons et d’ouvriers. Le chantier de restauration de la cathédrale ne devrait pas en souffrir, mais une inquiétude persiste pour les autres chantiers de restauration, et de manière générale pour la construction. Les Compagnons du devoir ont fait état d’une attente forte pour renforcer l’orientation, avec un focus sur les métiers en tension au niveau national. Rappelons qu’actuellement, au collège, l’orientation vers les filières professionnelles se fait plutôt sur la base des lycées professionnels du secteur.
Face à ce constat, les lenteurs sur la mise en place d’un parcours d’information sur les métiers du compagnonnage et les métiers d’art aux abords de la cathédrale sont d’autant plus dommageables.
Cette audition a aussi permis de rappeler qu’il faut être clair sur la réalité de ces métiers, puisque les jeunes qui les choisiront ne travailleront vraisemblablement jamais sur le chantier de Notre-Dame.
Enfin, il est utile de rappeler que les Compagnons du devoir sont présents sur ce chantier (menuisiers, charpentiers, couvreurs, etc.) au travers des nombreuses entreprises. Ce sont toutefois bien elles qui auront la charge de restaurer Notre-Dame. A cette heure, elles sont dans l’attente des précisions concernant les appels d’offres.
